La posture quelle imposture !

Dans le monde des affaires et de l’entrepreneuriat, j’entends régulièrement, depuis quelque temps maintenant, parler de « posture ».

Je suis toujours très interpellée par l’utilisation de ce terme que je considère avec beaucoup de suspicion.

Posture professionnelle, posture managériale, posture de coach, posture basse du manager bienveillant, posture de l’entrepreneur, etc. On explique et on enseigne comment se comporter, comment entrer en relation, quelle est la bonne attitude à adopter pour obtenir tel résultat. Je ressens dans tout ça quelque chose de très peu authentique et pour tout dire, un peu manipulatoire.

La définition que donne le dico Le Robert de la posture parle d’elle-même, je trouve : « Attitude particulière du corps (position), spécialement lorsqu'elle est peu naturelle ou peu convenable. ».

Je ne peux m’empêcher de voir dans cette course à la « bonne » posture, une volonté de notre ego de faire briller une valorisante image de soi et peut-être même l’envie d’obtenir quelques bénéfices personnels un peu irrévérencieux.

On essaie de se modifier, de l’extérieur, pour correspondre, de manière tout à fait artificielle, à l’idéal que nous n’avons pas encore atteint ou à ce que les autres attendent de nous. On cherche par tous les moyens à endosser le costume d’un rôle particulier, à mettre un masque pour se donner l’air de. J’ai vraiment l’impression que cette démarche s’apparente à compter sur un corset pour se tenir droit. Je vois dans ce fonctionnement un problème de taille : sans cette carapace externe, tout s’effondre. En effet, cela ne peut pas tenir dans le temps, car les fondations d’une telle construction de soi sont bâties sur un terrain très instable, quand elles ne s’appuient pas tout simplement sur du vent. Elles ne sont, à mon sens, qu’un mirage destiné à (re)dorer notre blason.

Vous connaissez sans doute le fameux proverbe « chassez le naturel, il revient au galop ! » ? J’ai maintes fois constaté que c’est inévitablement ce qui arrive quand on s’évertue à élaborer, de manière très superficielle, une posture.

Et alors, de la posture à l’imposture, il n’y a, de mon point de vue, qu’un tout petit pas ! Que je franchis allègrement !

Attention toutefois, ne vous méprenez pas sur mes propos. Le titre de ce post est un rien provocateur, mais évidemment je considère que l’intention de transformer quelque chose en soi pour faire de nous des meilleurs managers, collaborateurs, entrepreneurs, coachs, et j’en passe, est tout à fait louable ! L’expérience de la psychologue que je fus (et qui m’habite toujours) me laisse seulement penser que cette transformation, pour être durable, ne peut s’inscrire que dans l’authenticité et la sincérité, or, pour moi, la posture en est l’antithèse absolue. L’amélioration du comportement que l’on souhaite favoriser doit faire sens pour nous et pouvoir être incarnée au quotidien, dans le milieu professionnel comme en dehors.

Quel intérêt à être un manager à l’écoute, bienveillant auprès de mes collaborateurs la journée et perdre ces facultés vis-à-vis de mes proches quand je rentre chez moi ?!

En n’adoptant qu’une posture, qui espère-t-on berner ? Ne sommes-nous pas entrain de nous tromper nous-mêmes ? A quoi ça sert de se prétendre autre chose que ce que nous sommes réellement ?

Il n’y a, pour ma part, qu’un seul chemin valable de transformation : celui de la profondeur. Et il demande du temps, du courage, de la persévérance, de la patience.

Vous constatez qu’il vous manque des compétences pour gérer efficacement votre entreprise ? Formez-vous !

Vous comprenez qu’une meilleure écoute permettrait une relation améliorée avec vos collaborateurs ? Développez-la ! Parce que cela fait sens pour vous, pas parce qu’on vous a dit qu’ainsi vous obtiendriez plus d’engagement de vos employés.

La confiance en vous fait défaut et vous n’osez pas vous lancer dans l’entrepreneuriat ? Faites-là grandir, puis passez à l’action !

De toute façon, quand on n’est pas dans notre vérité, cela se ressent, au niveau vibratoire, et la vie nous renvoie en miroir les failles qui sont encore présentes en nous.

Alors, prenons le temps de cultiver des états d’être sincères, effectifs et non fictifs, incarnons-les, nourrissons-les et ainsi nous deviendrons vibrants et tellement vivants ! Plus besoin de faire semblant !

Comme toujours, ce témoignage reflète ma compréhension et ma vision des choses, issues de mon expérience de vie. Il est l’expression de ma vérité du moment, forcément personnelle et possiblement éphémère. 

Si le cœur vous en dit de me partager à votre tour comment résonne ce mot « posture » pour vous, je me sens bien « curioz-e » de le découvrir !

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